Toyota Yaris Cross hybride : un nouveau petit SUV qui a tout compris

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OTO-News (Toyota Yaris Cross hybride) –  Nous avons pris le volant du nouveau petit SUV de Toyota. Le Yaris Cross était encore un peu camouflé car c’est un modèle de présérie, mais il a montré des qualités pour se frotter sans complexe aux ténors du segment, Renault Captur hybride en tête.

Renault et Toyota ne se lâchent plus. Il y a un an, la Clio hybride faisait sa grande première, suivie de près par la nouvelle Yaris hybride. Rebelote en 2021 : le nouveau Captur hybride vient d’arriver dans les concessions, et voilà que le Yaris Cross hybride pointe déjà son museau (avec quelques inserts bariolés pour souligner le fait que notre modèle d’essai est une présérie). Déjà commandable pour une livraison prévue en septembre, le Yaris Cross est attendu à double titre : d’une part il permet à Toyota de revenir sur le marché très porteur des petits SUV après l’échec de l’Urban Cruiser il y a une dizaine d’années, d’autre part il apporte la technologie hybride chère à la marque et encore peu répandue sur ce segment.

Conçue sur la plate-forme GA-B de Toyota qui sert déjà à la citadine Yaris, la version Cross profite de dimensions proches de celles du Renault Captur (longueur de 4,18 m et hauteur de 1,56 m). Le design adopte l’aspect robuste recherché par les amateurs de SUV, et il existe une déclinaison 4 x 4 rendue possible par l’installation d’un second moteur électrique sur l’essieu arrière. Cette proposition, baptisée AWD-i, permet de disposer d’une transmission intégrale jusqu’à 70 km/h pour se sortir d’un faux pas. Comme la citadine, le Yaris Cross est fabriqué en France, à Valenciennes, où l’usine Toyota s’est agrandie pour l’occasion.

Toyota Yaris Cross

Le Yaris Cross existe en une seule motorisation hybride de 116 ch avec boîte automatique de type CVT. Le prix d’appel est fixé à 25 500 €, tandis que la version haut de gamme Première 4 x 4 pointe à 34 500 €. L’équipement est généreux sur cette version de lancement (voir page suivante) mais son tarif est bien trop élevé pour un petit SUV. Le cœur de gamme se situera aux alentours de 30 000 € pour la version Collection, à la fois moderne en équipement (affichage tête haute, avertisseurs d’angles morts), attrayante (carrosserie biton) et pratique (banquette rabattable 40-20-40). Quoi qu’il en soit, Toyota ne fait pas de cadeaux sur les prix si on les compare avec ceux du Renault Captur Hybrid E-Tech 145. Toyota France estime que 25 % des bons de commande iront vers la version 4 x 4, facturée 2 000 € de plus.

Le Yaris Cross profite d’une garde au sol rehaussée de 3 cm par rapport à la berline. Pas de quoi en faire un vrai franchisseur, mais cela suffit à changer la perception au volant avec un point de vision un peu plus haut. L’environnement est proche de celui de la Yaris avec un volant sympa à prendre en mains et une vue sur des compteurs guère modernes en apparence mais bien lisibles. Pour tenir compte du centre de gravité relevé de cette version SUV et éviter le roulis, Toyota a modifié les trains roulants en adoptant un nouveau combiné ressorts-amortisseurs, un essieu de torsion arrière 29 % plus rigide et une barre de torsion avant plus raide. À noter que la version 4 x 4, que nous essaierons plus tard, profite d’un train arrière multibras pour libérer de la place au moteur électrique.

La suspension un peu moins souple que celle de la berline se ressent surtout aux basses vitesses avec des réactions un peu sèches sur les saignées de la chaussée. Il faudra tester une version avec une monte pneumatique plus petite que nos gommes taille basse en 215/50R18 pour se faire une opinion définitive sur le confort. Sur la route, la suspension ne prête pas le flanc à la critique et les mouvements de caisse sont bien maîtrisés. La direction est calibrée de manière moins directe que celle de la Yaris, et cela confirme le sentiment général : la version Cross est moins agile à conduire que la berline. Bruits d’air et de roulement se sont montrés trop présents sur notre modèle d’essai, mais selon Toyota ce sont justement ces points qui seront améliorés sur la voiture de série avant le début de sa production en juillet.

Le Yaris Cross reprend le groupe hybride de la berline, composé d’un moteur à essence trois cylindres de 92 ch et d’un moteur électrique de 80 ch qui agit en renfort ou seul (souvent seul en ville). L’ensemble est calibré à 116 ch en puissance combinée. Ce n’est pas énorme, mais le Yaris Cross s’en sort convenablement en performance grâce à sa masse qui reste sous les 1 200 kg en 4 x 2. Roi de la cité et des voies intra-urbaines, ce petit SUV est moins à la fête sur la route et les voies rapides avec sa boîte de type CVT qui emballe le moteur thermique à chaque sollicitation un peu marquée de l’accélérateur. Toyota a endigué le phénomène depuis ses premiers hybrides, cependant la conduite manque de naturel puisque la sonorité de la mécanique dans les relances ne correspond pas à la poussée procurée. En échange, cette technologie permet d’afficher des consommations basses. Le Yaris Cross en profite avec des valeurs homologuées entre 4,3 et 5,1 l/100 km suivant son niveau d’équipement. Le taux de CO2 évolue entre 102 et112 g/km, soit à bonne distance du sévère malus en France.

Dans l’habitacle

Entre le mobilier du Yaris Cross et celui de la citadine Yaris, c’est le jeu des sept erreurs. On notera surtout que le SUV reçoit un écran 7 pouces pour les compteurs à partir de la livrée Collection et un habillage laqué noir au niveau du bloc de climatisation. La finition est correctement exécutée, et les matériaux s’avèrent de bonne facture. Mais la présentation est trop sombre et sérieuse pour donner le sourire. Bon point pour l’ergonomie du poste de conduite, en revanche, avec des commandes de climatisation dédiées et des rangements faciles d’accès, positionnés entre les sièges et en pied de console. L’écran tactile en partie haute (9 pouces au lieu de 8 pouces dans la Yaris) est bien situé pour être manipulé du bout des doigts, et l’on apprécie de disposer des connexions Android Auto et Apple CarPlay sur toutes les versions.

La planche de bord du Yaris Cross est celle de la Yaris à l’exception de quelques détails, comme l’habillage laqué noir autour du bloc de climatisation.

L’espace arrière du Yaris Cross est bien calibré pour deux personnes. Place aux jambes et garde au toit sont correctes.La modularité offre un dossier de banquette fractionnable 40-20-40. Un aménagement rare dans cette catégorie.

Si la cellule avant change peu par rapport à la berline, il y a des évolutions notables à l’arrière. Les passagers de la banquette profitent de plus d’espace à la tête, d’un dossier judicieusement creusé pour le confort et de cave à pieds pour étendre les jambes. Un troisième passager ne sera pas le bienvenu compte tenu de l’étroitesse de l’endroit, mais la concurrence n’offre pas mieux sur ce point. Le changement le plus important se situe au niveau du chargement. Grâce au porte-à-faux arrière étiré de 18 cm, le coffre atteint 397 l, c’est suffisant pour embarquer les bagages d’une jeune famille. À noter que la version 4 x 4 voit ce volume reculer de 70 l compte tenu de la présence du moteur électrique sous le plancher. Toyota a apporté un peu de modularité à l’ensemble à partir de la finition Collection avec le dossier de banquette en trois parties 40-20-40 et le plancher à double niveau en deux parties. Quant au couvre-bagages souple, il fait un peu bricolage mais a le mérite de se plier pour se ranger si l’on n’en a pas l’usage.

Concurrence

C’est tout d’abord dans sa propre famille que le Yaris Cross voit se dresser un rival, avec le C-HR bien installé sur le marché. Plus grand (4,36 m) et proposant des motorisations hybrides jusqu’à 180 ch, le C-HR est toutefois plus onéreux avec un prix de départ fixé à 29 800 € pour la version 122h. Comme cité plus haut, la concurrence viendra du nouveau Renault Captur hybride E-Tech, plus puissant (145 ch) et mieux positionné en prix (29 700 € en Intens à comparer aux 30 500 € du Yaris Cross Collection). La concurrence sera aussi coréenne, puisque le Kona se décline en hybride. Ce fut d’ailleurs le premier dans cette catégorie (lire le comparatif Captur Hybrid vs Kona Hybrid). Les autres stars du segment que sont les Citroën C3 Aircross, Ford Puma et Peugeot 2008 ont toutes raté le virage de l’hybride simple, pourtant pertinent à ce niveau de gamme.