OTO-News (Seat Leon e-Hybrid) – Sur une base commune avec la Golf, Seat propose un design plus élancé, des prix inférieurs et une technique hybride pour les conducteurs citadins.
VERDICT CHRONO
La réglementation et le poids de la fiscalité poussent chaque jour un peu plus la diffusion de ces hybrides, faisant la part des choses entre thermique et électrique. Tout est une question de dosage avec 50 km d’autonomie minimum en « zéro émission ». Ingénieux si le conducteur s’astreint à toujours avoir la batterie pleine et donc à recharger au quotidien. À cette condition, les performances sont remarquables, mais passent dans le rouge dès que la batterie s’est vidée. La meilleure preuve réside dans la consommation moyenne, impossible à établir, car elle varie du meilleur au pire selon l’utilisation. À condition de respecter le mode d’emploi, la Leon e-Hybrid réalise une très bonne synthèse pour une familiale compacte bien dans son époque.
LA TECHNIQUE
Prenez une Golf, une Audi A3, changez la carrosserie et vous aurez une Seat Leon. C’est donc avant tout une question de goûts et de couleurs, la moindre réputation de Seat tirant le prix vers le raisonnable et le design vers un style plus jeune et dynamique. Cette version e-Hybrid a donc été dérivée de la famille et, bien sûr, de la Leon de 4e génération lancée au printemps 2020. La base MQB Evo permet d’introduire bon nombre d’aides électroniques – certaines superflues ou castratrices – et d’évolutions technologiques au premier rang desquelles on classera l’hybridation rechargeable. Celle-ci peut jouer l’alternative au diesel, toujours proposé cependant en 150 ch avec la boîte DSG7.
C’est plutôt autour de 50 km dans la vraie vie et il faudra alors brancher pour recharger ou se contenter des 150 ch du seul thermique avec la surconsommation qui l’accompagne, car la e-Hybrid est évidemment conçue pour toujours utiliser les deux sources d’énergie ensemble. Mieux vaut donc avoir une borne privée à disposition (3 h 45 de recharge sur une Wallbox de 3,6 kWh et près de 6 heures sur une prise domestique), plutôt que de se fier à la recharge aléatoire, car quasi quotidienne sur la voie publique. Avec des bornes encore en nombre très insuffisant, cela vire rapidement au casse-tête.
LA VIE A BORD
Une Leon e-Hybrid est strictement identique à une thermique à ceci près qu’elle dispose d’une trappe de recharge sur l’aile avant gauche
Le premier motif d’étonnement, après un « hola » lumineux projeté au sol à l’ouverture de la porte, est de se retrouver assis relativement bas, comparé à la tendance actuelle des SUV. Le tableau de bord de 10 pouces et le système multimédia au centre de 10,25 pouces agrémentent une planche de bord soulignée de nombreux détails d’aspect chrome satiné. Les instruments de bord sont configurables selon plusieurs designs au choix et avec les informations que l’on souhaite mettre en avant. Par exemple, les temps de charge et l’autonomie récupérée.
Prendre une bonne demi-heure pour commencer à comprendre où mène cette cascade de menus et sous-menus où l’on trouve même un afficheur de force-G en virage bien superflu. L’hiver, il est possible de programmer le pré-chauffage de la voiture depuis un smartphone une demi-heure avant le départ. Cette complexité se retrouve sur l’écran central avec une navigation pas toujours très pertinente.
Si l’on veut s’en passer et jouer avec le smartphone au travers d’une connexion Android, le système se met en défaut. Malgré tous nos efforts, il n’a pas été possible d’éliminer ces bugs après plusieurs arrêts et redémarrages. Il y a manifestement de la mise au point à terminer sur ce module utilisé par toutes les marques du groupe VW.
En revanche, l’habitabilité est bonne, meilleure que la visibilité arrière ou que la taille du coffre dont la batterie entame la contenance de 110 l. Ajoutez à cela les câbles de branchements (normal et combo) et voilà les bagages bien réduits pour le week-end (270 l).
Le démarrage n’a rien de silencieux, car un bourdonnement se fait nettement entendre à l’intérieur. Il est surtout utile pour les piétons afin d’alerter sur l’approche d’une voiture sans cela trop discrète. La promesse d’une tendance sportive est pourtant là, dans cette sonorité granuleuse, et avec des sièges calant bien quoiqu’assez fermes. Avec la suspension pilotée, tout dépendra du choix confort ou sport pour épargner les dos sensibles, d’autant plus que les 250 kg de surpoids de l’hybride ont contraint à renforcer les suspensions. C’est d’ailleurs un essieu multibras qui prend place à l’arrière, offrant une très bonne adhérence et une tenue de route sans faille. Tant qu’à faire, sur une plateforme partagée par autant de modèles, mieux vaut ne pas se tromper.
Soit on conduit un œuf sous le pied en jouant de la régénération maximale au lever de pied – à sélectionner dans les menus si complexes –, soit on vérifie ce que cette e-Hybrid a dans le ventre. Dans tous les cas, la boîte DSG 6 rapports, à commande informatisée (Shift by Wire), joue un rôle déterminant et incite à se passer des palettes au volant. Cette Leon atteint peut être les 220 km/h revendiqués, mais les accélérations sont bien là, même si la boîte DSG ne compte que 6 rapports. Quant à la consommation, elle a oscillé entre 4,6 l avec la batterie et 8,4 l sans, faute d’avoir toujours trouvé une borne pour recharger.
Sur un parcours routier à 70 %, ce n’est pas l’idéal, l’hybride rechargeable plaidant pour l’inverse, c’est-à-dire une large majorité de parcours urbains. Il aurait été possible d’utiliser le moteur comme générateur pour recharger les batteries, le pourcentage de charge étant programmable. Mais en fonction de toutes ces variables, la consommation réelle sera celle que relèvera chaque utilisateur selon le type de parcours. Mais si l’on dispose d’une borne de recharge aisément accessible, cette Leon e-Hybrid la moins chère dans sa catégorie représentera un achat avisé.
LES PLUS
– La compacte par excellence
– Vertueuse en ville
– Amortissement piloté
– Prix accessibles
LES MOINS
– Interface électronique complexe et capricieuse
– Visibilité arrière
– Surpoids de l’hybride
– Coffre réduit
Sous le capot de la Leon e-Hybrid:
Moteur : 4 cyl. essence turbo + électrique
Cylindrée : 1 395 cm3 / 2 143 cm3
Puissance : 150 ch de 5 000 à 6 000 tr/min / 115 ch (85 kW)
Puissance cumulée : 204 ch
Couple : 250 Nm à 1 550 – 3 500 tr/min / 330 Nm / 350 combiné
Batterie : 13 kWh
Autonomie électrique : 56 – 64 km (WLTP)
Recharge : 5 h 48 à 2,3 kWh, 3 h 42 à 3,6 kWh
Transmission : traction avant
Boîte : double embrayage 6 rapports
Dimensions L x l x h : 4 368 x 1 799 x 1 460 mm
Coffre : 270 l
0 à 100 km/h : 7,5 s
Vitesse : 220 km/h
Consommation : 1,1 à 1,3 l/ 100 km
CO2 : 25 à 30 g/km
Poids : 1 614 kg (7,9 avec et 10,7 kg/ch sans batterie)