OTO-News (KIA EV3) – Kia vient de dévoiler à l’international, son SUV de taille compacte tourné entièrement vers l’électrique. Inspiré par les modèles : EV6 et le très imposant EV9, voici donc un original Kia EV3…
Si le Kia EV3 était particulièrement attendu, c’est que les modèles électriques, plutôt urbains mais polyvalents, ne sont pas nombreux.
- Il y a d’un côté les citadines et mini-citadines comme les Fiat 500e, Renault Twingo E-Tech, Dacia Spring voire Peugeot e-208.
- Et de l’autre des berlines et SUV davantage familiaux allant du Renault Scénic E-Tech à la Volkswagen ID.4 en passant par la Tesla Model 3, sans compter les véhicules d’image et moins accessibles Audi Q8 e-tron et BMW iX entre autres.
Entre les deux, l’offre est plus mince et l’EV3 veut se placer à la convergence des attentes des automobilistes en quête d’un modèle bon à tout faire mais pas trop imposant, avec une longueur de 4,30 m de long, pile à la limite entre SUV urbain et compact.
Les constructeurs asiatiques proposent quelques SUV compacts un peu plus grands comme le Mazda MX-30 (pourtant beaucoup moins vaste à bord) ou le Honda e:Ny1 dérivé du HR-V thermique. Mais également les Hyundai Kona Electric et Kia Niro EV pour rester dans le groupe coréen. Ce dernier mesure 4,42 m de long et peut aussi être choisi en hybride, rechargeable ou non.
De leur côté, les berlines compactes MG 4 et Renault Mégane E-Tech Electric sont plus courtes et moins habitables à la fois. Seul le Peugeot e-2008 s’affiche vraiment en face du Kia EV3. Mais entre une batterie taillée uniquement pour la ville et une plate-forme qui compose avec les contraintes des versions essence, le SUV français peut sembler manquer d’optimisation pour séduire le plus grand nombre sur le marché de l’électrique.
Un cube étonnant
Car l’EV3 ne lésine justement pas sur l’optimisation de ses formes afin de ménager les attentes de tous. Quitte à adopter un style clivant. Avec 1,85 m de largeur et 1,56 m de hauteur, il est un peu plus large et moins haut que le Niro EV. Son empattement de 2,68 m est en revanche égal à celui du SUV compact Kia Sportage, long de 4,52 m. Il suffit de le regarder de profil pour comprendre que le dernier né de chez Kia détient des caractéristiques atypiques et intéressantes. Avec ce grand écart entre les roues avant et arrière, les porte-à-faux sont réduits au maximum et les boucliers, d’une épaisseur quasi nulle. Le capot horizontal est aussi très court alors que le pavillon très droit perpendiculaire au hayon abrupt laisse imaginer un habitacle volumineux.
Seule concession faite à l’exploitation utilitaire du volume extérieur, une lunette arrière inclinée et très étroite, surmontée d’un aileron aérodynamique. Le travail du flux d’air a d’ailleurs été une préoccupation importante malgré les apparences cubiques du véhicule. La face avant très lisse et sans ouverture aux angles plus arrondis qu’il n’y paraît en constitue la première pierre. Assez subtilement, l’écoulement de l’air le long des flancs profite ensuite d’une poupe plus étroite que la proue, telle une goutte d’eau. Un effet très léger puisqu’à peine perceptible à l’œil et qui ne se voit pas du tout en l’observant par l’arrière. Les ailes larges et ces feux proéminents qui épaississent les contours du hayon donnent une impression d’encombrement bien éloignée du concept de goutte.
Quant à l’aspect SUV du modèle, outre les fines barres de toit ainsi que les jantes noires de 19 pouces largement obstruées, ce sont les passages de roues aux bords droits et biseautés qui l’évoquent le plus. Il s’agit en réalité d’un pur effet de style puisqu’ils ne sont pas plus résistants aux accrocs et rayures que la carrosserie, simple effet de contraste noir brillant.
Présentation intérieure équilibrée et moderne
Les proportions seront à n’en pas douter bien plus fédératrices à l’intérieur. L’habitacle s’inspire autant du Concept EV3 qui annonçait le modèle définitif l’an dernier qu’à l’extérieur. La planche de bord épurée et horizontale, dissimulant efficacement les quelques boutons présents, se veut à la fois moderne, simple et avec une certaine personnalité mise en valeur par l’éclairage d’ambiance personnalisable bien intégré. Le moyeu du volant rectangulaire beige avec le logo de la marque déporté sur la droite, allège le design de celui-ci, pour s’assortir aux baguettes satinées qui parcourent le tableau de bord et les contre-portes. Ces associations de couleurs claires et foncées se marient bien avec le tissu d’habillage face aux passagers, où se trouve un alignement de trois écrans accolés.
Ce grand ensemble numérique se compose de deux écrans de 12,3 pouces pour l’instrumentation et le système multimédia, séparés par un troisième afficheur de 5,3 pouces, vertical et de hauteur égale. Tactile, il ne sert qu’au contrôle de la climatisation, en accès direct permanent. Des gâchettes sous les grilles de ventilation centrales permettent de changer la température ou le contrôle des aérateurs. L’ergonomie semble bien pensée. Et cet écran supplémentaire décale légèrement la partie infodivertissement sur la droite, pour une meilleure accessibilité du passager. De plus, un autre écran, celui de l’affichage tête-haute, projeté sur le pare-brise, s’ajoute au total et affiche lui aussi 12,3 pouces de diagonale.
Les services connectés du véhicule ajouteront par la suite la possibilité de télécharger des thèmes d’affichage des compteurs et des menus originaux, avec notamment les licences de Star Wars ou Marvel. Et il sera également possible de patienter pendant la charge avec des jeux vidéo ou le visionnage des contenus Netflix.
Des aménagements pratiques
La commande de sélection du sens de marche ainsi que le bouton de démarrage se trouvent sur un commodo derrière le volant, en contrebas. Cela offre un grand dégagement pour la console centrale, composée d’un bac de rangement ouvert et d’un accoudoir flottant. Celui-ci couvre en partie une planche dure et parfaitement lisse, qui peut coulisser vers l’avant pour faciliter le travail à l’arrêt en y posant par exemple un ordinateur dessus. Elle intègre aussi quelques touches de conduite pour le maintien des freins à l’arrêt, les caméras de stationnement ou encore le contrôle de la vitesse en descente.
Sous la planche de bord entre les passagers, une prise 12V et deux ports USB-C, dont un avec une touche de sélection pour l’affecter soit à la recharge et au transfert de données ou uniquement à la recharge. Plus proche du plancher, au bout de la console centrale, une surface est prévue pour la recharge par induction mais aussi pour le capteur NFC permettant la détection des clés de démarrage virtuelles sur téléphone.
Deux autres ports USB-C sont présents sur les flancs des dossiers de sièges avant. Un principe déjà vu chez Kia, tout comme la découpe de ces dossiers, formant en leur sommet une forme idéale pour se maintenir lors de la descente ou montée à bord à l’arrière, autant que pour y accrocher une veste. Du tissu épais habille cet endroit et en améliore la finition, assez soignée dans l’ensemble de cet intérieur, tout comme les assemblages. Et les portes arrière bénéficient d’une part de plastiques moussés comme à l’avant, ce qui est rare à ce niveau de gamme. Plusieurs plastiques sont associés avec des aspects tantôt lisses, tantôt gommés ou encore certains avec un travail du relief. Ces plastiques durs évitent de la sorte un rendu bas de gamme et une grande proportion de matières premières recyclées sont utilisées, représentant près de 29 kg de ceux utilisés pour cet intérieur.
Beaucoup d’espace pour son gabarit
Le confort n’est pas oublié, avec des appuie-têtes avant peu communs, composés d’un filet couvrant un coussin central de faible densité, confortable mais qui s’écrase sans effort sous le poids de la tête, manquant peut-être d’un peu de rembourrage. Les dossiers électriques, chauffants et ventilés sur cette finition, peuvent se coucher de façon importante pour passer en position « relax ».
Il y a aussi de la place à l’arrière, assez pour que les plus grands ne touchent pas le pavillon même si la marge n’est pas énorme. Selon la hauteur de réglage des sièges avant, il sera plus ou moins facile d’y glisser ses pieds en dessous mais l’espace aux jambes reste appréciable. Et le plancher plat permettra d’accueillir le cinquième passager dans de bonnes conditions, la place centrale s’avérant suffisamment confortable en son genre.
Le coffre à deux niveaux conserve, malgré cette belle habitabilité et un porte-à-faux court, un volume plus généreux que la plupart des SUV citadins du marché, avec 460 litres. Soit mieux que les 456 litres du Ford Puma ou que les 434 litres du Peugeot e-2008. Seuls les modèles avec banquette coulissante font mieux mais en supprimant toute marge pour les jambes en position avancée. Et puis le Kia EV3 ajoute à cela un petit bac de 25 litres sous le capot afin d’y loger ses câbles de recharge.
Deux batteries au choix
Bien que les caractéristiques techniques ne soient pas toutes précisées, nous savons déjà qu’il veut pouvoir séduire les familles à la recherche d’un véhicule principal, avec une autonomie maximale annoncée à 560 km. Il s’agit alors de la (très) grosse batterie de 81,4 kWh de capacité, dite « Long Range », et la seule à avoir droit à la finition « GT-line ». La version « Standard Range » dispose de 58,3 kWh, soit une capacité équivalente à ce que propose une Renault Mégane E-Tech Electric. L’autonomie est réduite à 410 km mais le poids inférieur (non disponible) améliore très légèrement les performances (0 à 100 km/h en 7,4 sec contre 7,7 sec) et logiquement les consommations.
Dans les deux cas, passer de 10 à 80 % du niveau de charge demande environ 30 minutes en courant continu et la recharge en courant alternatif est limitée à 11 kW, avant de proposer une option à 22 kW en 2026. Le moteur de 204 chevaux est commun aux deux versions, entraînant les roues avant.
Sur le papier, l’EV3 semble cumuler les bons points pour faire la différence et trouver un large public, à condition d’adhérer à son look. Mais les tarifs demeurent la principale inconnue du bilan de ce premier contact réussi. Il n’est pas certain qu’il soit moins onéreux que le Niro EV, plus grand de 12 cm, de puissance identique mais moins technologique et plus conservateur