OTO News (véhicules et engins hors d’usage) – Tous ces véhicules, ce matériel parfois de haute technologie, ont coûté un argent fou. Et comme c’est l’Etat qui paie directement ou indirectement en subventionnant bien des entreprises qui les ont utilisés, personne ne s’en soucie.
Selon des chiffres qui ont été publiés, quarante-quatre pour cent de la flotte de véhicules et engins appartenant au ministère de l’Equipement est… hors d’usage ! En fin de compte que reste-t-il pour faire le travail ? Inutile de chercher à connaître la valeur de cet équipement que l’on considère hors d’usage.
En effet, si ce matériel était entre les mains de l’armée nationale, il serait devenu, en bonne partie, récupérable. Nous connaissons les capacités des mécaniciens de l’armée dont les qualités ont été louées par tous ceux qui ont sollicité leur assistance. Indépendamment de cela, il y a des pays qui ressuscitent des engins à partir de rien. C’est du savoir-faire et surtout une volonté d’éviter de gaspiller de l’argent qui parfois fait défaut.
En complément de l’information, il apparaît que l’on s’est soucié de former ou de recycler les conducteurs qui n’étaient pas véritablement spécialistes pour conduire et utiliser ces engins et qui ont, en fin de compte, appris le métier sur le tas.
Comment s’évertue-t-on à confier ces engins lourds et dangereux à des non spécialistes et qui a autorisé ces dépassements coupables ? Est-ce le système du « copain, du voisin et du cousin » qui a prévalu pour faire embaucher des personnes qui ont réduit la vie de ces engins, occasionnant des pertes énormes et qui privent ce département stratégique d’une bonne partie de ses moyens ?
Une véritable hémorragie
Il est évident que cette situation règne dans bien des domaines et est aussi dévastatrice. Nous avions relevé, pas plus tard qu’au début de ce mois sur nos colonnes (voir La Presse du 6 février 2023 ), la panne (ou la fin de carrière !) de ces « fameux «appareils» à délivrer les tickets de rang pour accéder aux guichets, installés aussi bien dans les administrations et entreprises publiques que privées, qui sont hors fonction dans la majorité des lieux où ils sont installés et ne sont là, dans la plupart des cas, que pour servir de décor ».
Les carcasses de bus, de voitures de service, les engins parqués un peu partout, les rames de métros, les ordinateurs, les imprimantes, les appareils médicaux plaqués dans des remises de fortune etc…etc…sont des spectacles courants. Tous ces véhicules, ce matériel parfois de haute technologie, ont coûté un argent fou. Et comme c’est l’Etat qui paie directement ou indirectement en subventionnant bien des entreprises qui les ont utilisés, personne ne s’en soucie. Il s’agit de ce fait d’agir pour arrêter ce saignement, cette hémorragie qui grève les budgets et occasionne des pertes énormes.
La loi « anti-gaspillage »
A l’heure où, dans les pays développés, le mot d’ordre est bien « réparabilité » (ce mot n’existe pas encore dans les dictionnaires, mais on y viendra) pour éviter de perdre de l’argent en achetant du neuf, nous trouvons le moyen de faire exactement le contraire de ce qui devrait être fait.
La loi anti-gaspillage, surtout en France, a changé la donne pour les industriels et les distributeurs européens. Pour ces pays riches, il est devenu impératif de faire réparer un engin plutôt qu’en acheter un autre. La loi « anti-gaspillage » est actuellement appliquée notamment des les domaines de l’électroménager, les appareils informatiques, ordinateurs portables, téléviseurs, lave-linge hublot, tondeuses à gazon électrique, Smartphones tout en s’acheminant vers d’autres domaines.
Il n’est donc plus question de vendre le plus possible, mais de prendre en main le consommateur pour l’inciter à prolonger la vie de l’appareil qu’il achète. Une façon de réduire les pertes et les déchets tout en faisant des économies.
Aucune garantie
Que dire de ces ventes en ligne qui offrent des appareils qui tombent en panne dès les premiers jours et pour lesquels il n’y a aucune garantie. C’est le cas de ce qu’on enregistre dans les plus grands magasins où les services après-vente laissent à désirer et où on relève des agissements contraires aux bonnes relations entre le revendeur et le consommateur. «Nous attendons de trouver la pièce détachée qu’il nous faut pour réparer votre appareil », entend-on dire souvent. Comment peut-on se permettre de vendre quelque chose, bénéficiant normalement d’une garantie » sans être sûr de pouvoir assurer les services après-vente ?
Le critère de disponibilité des pièces détachées est particulièrement négligé par un certain nombre de nos importateurs qui n’affichent aucun souci pour les ennuis futurs du consommateur. Une situation qui laisse la porte ouverte aux bricoleurs d’occasion qui viennent farfouiller dans les entrailles des appareils que l’on souhaite réparer et qui finissent par les rendre complètement inutilisables.C’est la raison pour laquelle l’indice de « réparabilité » figure, conformément à la loi en vigueur dans ces pays, bien en évidence sur l’appareil à acquérir aux côtés des critères de consommation électrique. Pourquoi néglige-t-on cette précaution en important ce genre d’équipements ?
Limiter la consommation
Les points de vente sont responsables de la mention apposée sur le produit, sur son emballage ou à côté du prix précisant qu’il est : réparable, difficilement réparable ou tout simplement non réparable. Le consommateur est averti, protégé et libre de choisir : s’il veut gaspiller de l’argent, il achète et change un appareil encore en bon état, réparable en cas de panne. Dans le cas contraire, il fait des économies et contribue à l’effort tendant à limiter la consommation par ces temps d’inflation tout en réduisant les déchets.
Il va de soi que les fabricants se trouvent dans l’obligation de mettre sur le marché des produits facilement réparables pour garder leur clientèle.
En dehors de ces pays, où les organisations de défense des consommateurs sont assez puissants pour faire plier les producteurs peu regardants aux intérêts de leur clientèle, le consommateur étranger, en dépit de toutes les promesses, n’est pas totalement protégé. C’est bien un défi pour des consommateurs habitués à remplacer leurs produits défectueux dès qu’ils ne sont plus sous garantie.
Des obligations par trop tatillonnes
Pour revenir aux utilisateurs des gros engins, il est d’usage que les acquéreurs prennent des dispositions pour fabriquer, usiner un certain nombre de pièces pour prolonger la vie de leurs outils de travail. Certains le font, mais d’autres trouvent plus facile de cannibaliser un engin en panne dont on attend une pièce ou que l’on a jugé « irréparable ».
Cela nous amène aux facilités à accorder à ceux qui projettent de fabriquer une partie des pièces dont ils ont besoin, en mettant en place toute une stratégie à l’échelle nationale avec un objectif prospectif visant l’international. Ils y allouent des moyens humains, techniques et financiers conséquents. En allégeant les formalités administratives et en revoyant les obligations douanières par trop tatillonnes qui découragent ce genre d’initiatives, bloqués il est vrai par des textes complètement dépassés, on pourrait se défaire d’une partie de l’emprise étrangère tout en faisant de sérieuses économies.